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SYMBOLISME ET SOURCES DE L'ART ROMAN

95,00 €
TTC

Édition de luxe à tirage limité et numéroté  30 cm x 22 cm, entièrement couleur, avec plus de 800 photos, sur un ensemble de 394 pages. 

SOMMAIRE

Art roman et traces d’un savoir depuis longtemps disparu /Légende et histoire / Concepts de base /Le symbole / L’entrée

Le chemin des ténèbres vers la lumière / Ces monstres qui nous habitent / Levers de soleils

Comment la plante et l’animal nous aident à nous évader de la pesanteur / Le monde extérieur

Le culte de la Vierge Marie / Les « Notre-Dame » Postface : l'église d'Avenas.

L’auteur a écrit plusieurs ouvrages sur la symbolique romane. Il a enseigné à l'université pendant une quarantaine d'années à l'Etranger ou en France.  Il fait des conférences dans les principales villes de France. 
Quantité

Une analyse détaillée et illustrée d'exemples des nombreux personnages, monstres, animaux, scènes bibliques et autres symboles reprèsentés sur les constructions romanes. L'auteur montre comment ces sculptures sont conçues comme des supports d'enseignement, les églises romanes devenant des lieux d'initiations où se croisent chrétienté et traditions antérieures.

Lorsqu'on aborde l'étude de l'art roman, on oublie souvent deux composantes essentielles de cet art. D'abord que sa vocation est d'être au moins une pédagogie, au plus un enseignement et qu'il est destiné à remplacer sur la pierre ce que les ouvrages savants contiennent, en permettant au peuple des fidèles, illettré à quatre-vingt-dix pour cent, d'accéder aux messages que l'Eglise souhaite lui donner. Ensuite, que cet enseignement possède une dimension religieuse et spirituelle. Il permet à ce même peuple de s'interroger sur sa vie, de soigner ses misères, d'affronter les grandes questions qui agitent la société et le monde pour pouvoir y faire face et essayer, sinon d'accéder au Paradis, au moins à éviter l'Enfer. Il contient donc à la base cette dimension spirituelle que beaucoup de scientifiques ont parfois tendance à ignorer et qui va s'opérer essentiellement par le symbole. Donc ce dernier dans l'art roman, n'est pas une simple donnée illustrative comme pour d'autres arts, mais va prendre une dimension cathartique d'étonnement, de frayeur, de remise en question pour que tout amendement puisse devenir possible. L'essentiel de l'art roman est là : on ne peut rendre compte de ses réalisations uniquement par une étude, si précise soit-elle, des circonstances historiques et anecdotiques matérielles qui ont permis son élaboration mais, si on veut l'expliquer, on doit passer obligatoirement par la genèse de l' histoire religieuse, des dogmes et des grands mystères qui ont façonné l'Eglise et les hommes du Moyen Âge chrétien.

Un autre aspect de cet art réside, comme pour l'enseignement donné par Platon dans le jardin d'Académos, dans son double niveau de compréhension : le niveau ésotérique, pour les disciples, et le niveau exotérique pour le public extérieur. On a cru trop souvent que, pour en rendre compte, il suffisait de l' enfermer dans la carcan de l'enseignement officiel des Pères de l'Eglise. Or on constate que cet art délaisse à maintes reprises non seulement l'héritage traditionnel de l'Ancien et du Nouveau Testament, tel que rendu par l'orthodoxie religieuse mais aussi l'héritage gréco-latin, pour puiser ses sources dans des cultures ou traditions antérieures ou parallèles au christianisme qui ont perduré longtemps dans les campagnes et parfois sans tenir compte des anathèmes politico-religieux qui ont sévi à partir du moment où la religion chrétienne devînt religion d'Etat. Ce qui peut expliquer la liberté étonnante d'expression que l'on trouve sur certains chapiteaux des premières églises romanes.

Si nous voulons cesser d’être de simples touristes devant ces merveilles qui continuent à garder leur mystère, il nous faut humblement abandonner nos clichés et schémas intellectuels habituels et entrer, comme tout pèlerin, par la porte du nord, pour éprouver la voie du cheminement vers la lumière, celle qui nous mènera à un véritable et indispensable retournement. C’est ce même retournement qui nous permettra d’aller revisiter nos mythes fondateurs, non pas pour les récuser, mais pour leur donner leur sens qu’ils ont toujours eu sur le plan théologique, philosophique ou simplement humain.

RECENSION  de Rémi Boyer ( lettre du Crocodile) 

Ce nouvel ouvrage, superbe, incontournable pour qui s’intéresse, réellement, au symbolisme, est davantage qu’une introduction à l’art roman, c’est un véritable enseignement qui véhicule à la fois une méthode d’investigation du symbole et une multitude de sources qui s’organisent en messages. Joseph Caccamo, invite à dépasser l’approche historico-technique ou l’approche culturelle pour se saisir d’une « dimension existentielle ».

« S’il existe, nous dit-il en introduction, un art dont la dimension essentielle est l’utilisation du symbole, c’est bien l’art roman. Il faut dire tout d’abord que, pour le fidèle du Moyen Âge, le symbole a une valeur non pas culturelle mais existentielle car il est mis au service d’un éveil, d’un enseignement, d’une remise en question, d’une pédagogie d’évolution spirituelle. L’écrit parle à l’intellect, l’image parle aux sens. La culture religieuse de la majorité des fidèles est une culture préfabriquée par les sermons, les commandements, les articles de foi et les dogmes qu’il serait impensable de remettre en question, si bien qu’ils pouvaient se dispenser de penser, d’autres pensaient pour eux. »

Le symbole n’est pas destiné à être commenté mais à provoquer un saisissement :

« Un tel enseignement ne consistait pas, en réalité, dans une interprétation précise d’un thème proposé mais, le symbole étant « un coup frappé à la porte de l’esprit », il était destiné à provoquer un choc émotionnel particulier à chaque individu, ou, pour le moins, une interrogation, une remise en question de ses habitudes de vie. »

Les représentations que nous découvrons dans les églises romanes ont plusieurs sources. Parmi elles, se trouvent les écrits des Pères de l’Eglise mais il en existe d’autres, non chrétiennes.

« Ainsi, nous dit l’auteur, nous verrons que l’apport des religions et cultures antérieures ou parallèles au christianisme et ce qu’il a pu en rester dans les pratiques initiatiques qui se sont propagées dans le secret des forêts et des grottes dans tout le bassin méditerranéen pendant de longs siècles, surtout dans les campagnes, a été non négligeable et que c’est là que nous trouverons une réponse à maintes questions posées par cet art. »

Le message profond, initiatique, du symbolisme de l’art roman s’est retrouvé normé et confiné par une Eglise surtout soucieuse de réaliser et assurer ses objectifs politiques et sociaux. C’est en suivant les mythèmes depuis les cultures traditionnelles préchrétiennes jusqu’aux murs des églises romanes que Joseph Caccamo redonne vie aux symboles. Il prend ainsi appui sur ce que l’histoire et l’archéologie nous disent des contextes traversés pour remonter jusqu’à un enseignement dynamique qui se trouve sous nos yeux. C’est par exemple le cas avec les représentations des puissances serpentines, sirènes et autres ou des images de dévoration.

Abondamment illustré, ce livre nous fait revisiter les églises romanes pour en extraire la dimension initiatique, ésotérique, essentielle. Tout au long de l’ouvrage, Joseph Caccamo nous fait cheminer, nous conduit, dans les arcanes de cet art roman tout en nous éveillant à la beauté. L’église romane est un livre de pierre, un livre d’énigmes et de mystères qui appelle celui qui sait contempler à traverser les couches culturelles qui se surimposent à un sens immédiat, opératif, restaurateur de notre véritable nature.

A travers l’architecture et son évolution, c’est notre rapport au sacré qui est distingué dans sa complexité, dans ses héritages revendiqués ou dissimulés. Ainsi, Joseph Caccamo démontre comment l’initiation égyptienne antique se retrouve dans l’enseignement de l’église romane, mais ouvert à tous. Identités de sens ou identités de formes, simples rapprochements, jeux de miroirs, jeux d’échos, gestes ou regards qui orientent… tous ces éléments, et d’autres, s’organisent en une suite d’images qui éveillent et enseignent aussi bien l’exotérique que l’ésotérique. Les mythes, les légendes et les mystères rendent compte de l’invisible et de l’indicible qui ne cessent de nous solliciter, en attente de se manifester au sein de nos consciences.

« C’est pourquoi, suggère encore Joseph Caccamo, on peut dire que ‘église romane est un lieu et une occasion offerte d’initiation. Elle est aussi un lieu de guérison physique par les énergies de la terre et de guérison spirituelle par l’enseignement donné par les images. »

L’église romane est un lieu de reconnaissance, de réconciliation, avec soi-même, le monde, le divin, c’est un lieu de libération, véritable vaisseau qui conduit de la terre au ciel, de la matière à l’esprit libre.

Quelle que soit votre démarche, quel que soit le courant spirituel dans lequel vous vous inscrivez, y compris l’absence de courant, n’hésitez pas à vous procurer cet ouvrage. Il sera davantage qu’un outil de travail, il sera une opportunité de s’approprier une langue sacrée et secrète que nous avons tendance à oublier.