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MAP N°23-24- Le serpent et l'œuf cosmique

25,00 €
TTC

Numéro double : Automne-Hiver 2021. Le serpent et l'œuf cosmique

Présentation : https://www.youtube.com/watch?v=_SGnEiFYzoc

Présentation de Rémi Boyer, à lire dans la rubrique "Description". 

Quantité

Sommaire 

Méditation nervalienne sur l’éternel retour -  Guillaume Dreidemie : Le serpent de « Delfica » fait signe vers le monstre Python tué par Apollon, mais aussi vers le serpent tué par Saint Georges, auquel Nerval consacre un passage de son Voyage en Orient, dans un imaginaire très hölderlinien. À travers l’évocation de cette victoire « à la Cadmos », dont l’issue est fatale au vainqueur, Nerval interroge la figure de l’initié aux mystères, notamment aux mystères pythagoriciens (le sonnet « Delfica » se nommait d’abord « Vers dorés »), dans le lieu chtonien de la « grotte »...

La vouivre, un symbole universel  - Robert Régor Mougeot : Le serpent s’enroulant sur lui-même nous donne l’image de la spirale, première représentation de la vie dans son mouvement. Ce mouvement peut se poursuivre à l’infini mais le centre dont il émane est immuable alors que le symbole même du serpent donne un caractère muable aux spires qu’il forme...

L’œuf primordial, le serpent - François Brin : L’œuf est une onde, véritablement une onde du M-onde. La Naissance du serpent est cette onde stylisée. Le serpent est celui qui raconte le fonctionnement, le départ et l’origine du monde créé...

Serpents et vouivres dans l’art roman  - Joseph CaccamoLes bâtons d’Aaron redeviennent serpents dès qu’ils sont déposés par terre. C’est pourquoi si elle apparaît la plupart du temps sous la forme d’un serpent, ou d’un reptile amphibie, elle peut prendre aussi différentes formes...

La dualité du serpent -  Nadine Auzas-Mille : « Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ». Cette allitération de Jean Racine dans Andromaque, induit, par sa sonorité sifflée, l’idée d’un trouble, d’un danger…

Le caducée d’Hermès, deux serpents qui manifestent les paradoxes du monde   - Didier LafargueLe serpent représente par là un symbole frappant de l’inconscient, d’une part de son instinctivité froide et brutale et d’autre part de sa nature sophianique ou de sa sagesse naturelle, contenues dans les archétypes »disait Carl Gustav Jung.

Serpents, dragons et crocodiles dans la tradition de sagessePhilippe Heckmann : Cheik Moussa, tel est son nom, n’est pas un amuseur public charmant les touristes alors peu nombreux, mais « ce véritable souverain de l’empire des serpents ».  Prétendant « maîtriser, au nom du Prophète, toute espèce de serpents, uniquement en exerçant avec force un pouvoir magique anciennement constitué »...

Du serpent biblique au serpent gnostique - Pierre Pelle le Croisa :  Pourquoi a-t-il fait appel au serpent ? Parce qu’il est traditionnellement l’agent de la tentation ; c’est d’ailleurs l’option que retient le Traité Tripartite

Autour du serpent - Hocine Atrous : Le serpent est cet animal compagnon de l’homme depuis sa genèse au paradis et jusqu’à son installation sur terre par déchéance du fait de sa déviance à l’ordre de Dieu...

Les nagas, protecteurs ou destructeurs ? - Jean-Claude Emeriau : L’ENSEMBLE DES VÉDAS présente la nature particulièrement ambivalente du serpent dont la symbolique, du fait de ses différentes mues, évoque par ailleurs le cycle des réincarnations, ou samsara...

L’oeuf du monde - Claude Valsardieu : L’image de l’œuf a de tout temps été utilisée par la philosophie et la religion pour symboliser des idées d’unité, de potentialité à cause des virtualités qu’il contient et d’état d’androgyne auquel la vie est soumise (ou y revient) à certaines étapes de l’évolution...

Hiranyagarbha, du rien émana l’oeuf d’or - Philippe Heckmann : Lorsque nous souhaitons signifier la question de l’Origine des choses, du monde, ou de notre existence, nous utilisons souvent cette expression : de l’œuf ou de la poule, lequel fût le premier ?

Ab ovo - de l’œuf - au début de toute chose - à l’origine du monde... - Michel Auzas-Mille : DE L’ŒUF, QUE POUVONS-NOUS DIRE ? Sinon qu’en son centre, un futur soleil attend son heure, baignant encore dans ce liquide nourrissant, translucide et, pour tout dire légèrement collant, protégé de l’extérieur par une coque à la fois dure, hermétique et néanmoins si fragile.

L’oeuf, une intrigue en islam - Hocine Atrous : L’HOMME, depuis les temps les plus anciens, n’a cessé d’être fasciné par l’œuf ...

 EPILOGUE - David Frapet :   Pourtant, lorsqu’Il redevenait le Dieu Conscient, Manifesté et Manifestant toutes choses, le Père Céleste pouvait être atteint par un très réel sentiment d’ennui. En effet, que faisaient de leurs journées Ses deux êtres élus de toute éternité, à part jouir de l’instant présent, manger des fruits succulents et jouer avec les animaux du Jardin ?...

Ce superbe numéro double est consacré aux mythèmes du serpent et de l’œuf qui se trouvent au cœur de la plupart des traditions aussi bien dans leurs cosmogonies, leurs métaphysiques, que dans leurs mises en œuvre concrètes des opérativités, pensons entre autres au courant osirien de l’Ecole de Naples.

Recension dans la "Lettre du Crocodile"

La première partie de ce numéro s’intéresse à l’universalité du mythe du serpent dans lequel est souvent noté une ambivalence et une dualité apparentes depuis les cultes du serpent des traditions natives. Le mythème du serpent est si fondamental qu’il a assuré sa permanence au fil des temps malgré l’hostilité de certains courants comme le christianisme institutionnel, sous de multiples formes, grossières ou stylisées, par exemple le labyrinthe. La plupart des cultures ont tenté de saisir les puissances serpentines à l’œuvre dans l’apparaître et leurs fonctions, de dispersion quand elles demeurent dans les périphéries « réplicantes », de libération quand elles s’axialisent. Elles ont su inscrire leurs découvertes, et les mystères associés, aussi bien dans les représentations artistiques que dans les nombreuses histoires relevant de l’oralité ou de l’écrit qui se sont transformées au fil des temps sans perdre leur substance. C’est cet héritage qu’explorent les auteurs rassemblés dans la revue.

La deuxième partie nous conduit du serpent à l’œuf. Que ce soit avec la spirale ou l’ouroboros, le mouvement serpentin s’associe immanquablement avec l’œuf et le cercle, là encore par un symbolisme d’une infinie richesse mais aussi par une traduction opérative qui n’est jamais donnée mais demande à être conquise. En multipliant les entrées, par les portes traditionnelles d’Occident ou d’Orient, mais aussi par les nouvelles fenêtres ouvertes par les physiciens, les auteurs nous permettent d’approcher la réalité derrière ce qui se donne à voir. En abordant le thème du serpent et de l’œuf, c’est de notre propre nature qu’il est question, à la fois matière et esprit. A travers la démarche initiatique qui vise à résoudre les paradoxes dualistes du serpent, c’est la non-dualité qui est recherchée. Les ambivalences du serpent, qui donnent toute leur saveur aux traditions serpentines, finissent par se résorber dans une Sagesse commune aux traditions, une fois débarrassées des limites et scories des croyances, préjugés et conditionnements.

Ne manquez pas ce numéro remarquable de Matières à penser, qui plus est de très belle facture et aux magnifiques illustrations.