1.9.Comme une poussière d’or... L’alchimie et le néant dans Cent Ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez
Comme une poussière d’or... L’alchimie et le néant dans Cent Ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez - S. FLOC'H
Le chef d’œuvre de Gabriel GarcÌa Marquez, prix Nobel de littérature, suscite des interprétations infinies. Il déploie tout un éventail symbolique pour décrypter le monde et faire éclore des visions inédites. Il nous engage à opérer une transmutation du réel, en plaçant le principe de métamorphose au centre de la vie. Il fait du Grand Œuvre un avènement de relations sans cesse renouvelées.
Ce rôle échoit à l’alchimie, car elle travaille à déchiffrer les processus naturels, mais aussi à les hâter et à les infléchir. Ici, l’alchimie et la littérature se rejoignent : elles rassemblent des matériaux disséminés dans le monde et les marient pour faire advenir des configurations originales. L’écrivain agence ses mots, l’alchimiste combine ses éléments : par leur art, ils décomposent et recomposent l’univers. Ils poursuivent l’œuvre de création, mais gardent, au fond de leur âme, une volonté rebelle d’infléchir le tracé du monde, de lui imprimer leur sceau et de le transfigurer.